
Le soleil éclaircit la pièce de sa plus belle lumière. Le salon, baigné de chaleur, offre une superbe vue sur un petit parc pour enfants.
Quelqu'un sonne à sa porte.
Marquand se lève, il titube jusqu'à la porte tout en gardant un oeil ouvert et l'autre fermé.
Marquand : Qui c'est ?
Lucie : C'est moi !
Le commandant ouvre ses deux yeux et accueille sa fille à bras ouverts.
Lucie : Tu disais que tu viendrais mais je te connais, et je sais que tu as du mal à te détacher de ton travail. Je te présente Nathan !
Marquand : Mon petit fils ! Entrez vous n'allez pas rester là.
Lucie : Alice est là ? J'espère que je dérange pas...
Marquand : Ça me fait du bien de vous voir. Simon n'est pas venu ?
Lucie : Non, il cherche du travail et puis il a préféré nous laisser en famille.
Marquand : C'est-à-dire qu'il en fait partie !
Lucie : Oui, mais il culpabilise toujours un peu de ce qui s'est passé avec Alice et toi...
Marquand : Je comprends. Bon, comment ça se passe alors ? Vous vous en sortez ? Au début c'est un peu inquiétant mais après vous verrez, c'est magnifique à vivre.
Alice: Lucie ?
La juge débarque, elle porte une chemise trop grande pour elle et parvient à ouvrir le second oeil quand elle voit une petite créature agiter ses bras.
Elle montre le petit de son doigt tout fin en ouvrant la bouche. Alice interroge Marquand.
Marquand : Eh oui Alice, c'est lui. C'est mon petit fils.
Elle enlace Lucie et la félicite avant d'examiner l'enfant. Il est tout petit, âgé de seulement quelques jours.
Alice : Tu restes ici longtemps ?
Lucie : Non, je repars demain. Je suis venue exprès dès ma sortie de l'hôpital contre l'avis de tous les médecins et même du père, mais il fallait que vous le voyez !
Marquand : Il est magnifique. Un vrai petit Marquand.
Le nouveau grand-père tient maintenant Nathan dans ses bras, tandis qu'Alice caresse ses petites mains. Ils sourient tous les trois. Mais une nouvelle sombre revient hanter Alice et Marquand.
Alice : Lucie, on...
Marquand : On est très heureux pour toi !
La juge est étonnée, mais elle comprend la réaction de son commandant. Il souhaite préserver sa fille, elle respecte ce choix. Malgré tout, il faudra lui avouer un jour que Noah est mort.
Alice : Je vais me préparer.
Lucie : Moi aussi je vais y aller, je vais chez une amie qui habite pas loin.
Marquand : Fais attention à vous. Avec cette chaleur, prends la réserve d'eau et puis, n'oublie pas !
Lucie : Quoi ?
Marquand : Chapeau !
Sa fille éclate de rire avant de certifier à son père qu'il va être un super papi !
Lucie : Papa ? Nathan pourra appeler Alice mamie ?
Marquand : Un petit verre d'eau ?
Lucie : Non je vais y aller, merci. Bisous papa !
Marquand : J'adore quand tu m'appelles comme ça. Bisous ma fille. Bisous Nathan !
La porte se referme. Alice arrive les cheveux mouillés, elle se rend dans la chambre pour se changer mais Marquand l'interpelle. Il la serre contre lui, tellement fort qu'Alice a du mal à respirer.
Marquand : Pardon.
Alice : Non, ça va, ça va. J'ai un peu de mal à respirer en ce moment mais...les câlins à l'improviste, je prends !
Marquand embrasse Alice, il est heureux dans ce malheur inouï. Leurs regards se croisent encore et témoignent de l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre. Alice termine de se préparer et s'en va plus tôt, elle part annoncer la nouvelle à son père et reviendra au Palais pour enquêter avec Victor puis sur le terrain avec Marquand.
Alice : À ce soir.
Marquand : Ah ? À ce soir.
Le commandant se prépare, le sourire aux lèvres. En rangeant sa maison, il tombe sur une feuille en papier soigneusement pliée. Ne sachant pas si elle appartient à Alice ou non puisqu'il l'a trouvé par terre, Marquand le prend et le déplie.
"Alice,
On n'a pas eu le temps de vivre beaucoup de choses ensemble mais c'est assez pour que je t'avoue que je t'aime. Tu l'as bien compris même si avant je ne laissais paraître aucun sentiment. J'ai bien compris que ta vie était compliquée, qu'il n'y avait pas tellement de place pour une nouvelle relation, mais c'est ton choix et je le respecte. Profite de ta vie avec ceux que tu aimes,
Bien à toi,
Adam"
Marquand relève les yeux et se laisse tomber sur le lit. Il pensait qu'Alice lui parlerait et lui dirait tout. Mais visiblement, tout n'est pas réglé entre eux. Le portable de Marquand sonne, il décroche.
[Conversation téléphonique]
Jacques Nevers : Oui Marquand !
Marquand : Monsieur Nevers ?
Jacques Nevers : Félicitations !
Marquand : Pardon ?
Jacques Nevers : Votre famille s'agrandit ! Ça se fête !
Marquand : Ma famille... Ah, Nathan ! Oui !
Jacques Nevers : Alors, quand est-ce que je reviens pour fêter tout ça ?
Marquand : En fait on n'a rien prévu. C'est encore un peu tôt, Lucie va vite rentrer parce que c'est un peu dangereux de le balader partout , il est tout petit, il peut attraper toutes les maladies du monde...
Jacques Nevers : ...Marquand ? Alice est avec vous ?
Marquand : Non, elle est partie tout à l'heure. Mais si vous voulez la joindre c'est plus simple de l'appeler elle, Monsieur Nevers.
Jacques Nevers : Bien sûr Marquand. Mais c'est à vous que je veux parler.
Marquand : Ah ?
Jacques Nevers : Vous couvez quelque chose.
Marquand : Comment ?
Jacques Nevers : Vous avez enfin ce que vous attendiez, non ? Quand ma fille m'a dit que ça allait mieux entre vous, j'ai été soulagé pour vous. J'ai rarement vu quelqu'un attendre celle qu'il aime pendant plus de trois ans !
Marquand : Merci... mais je ne vois pas où vous voulez en venir.
Jacques Nevers : La dernière fois, quand vous m'avez parlé de vos sentiments pour ma fille puis de sa santé... J'ai lu dans votre regard que vous étiez un homme sincère. Un homme amoureux... Alors je vous donne mon accord.
Marquand : Votre accord de ? Pardon mais je suis un peu sous le choc, avec mon petit fils, Alice, Noah...
Jacques Nevers : Noah ?
Marquand : Oui enfin continuez ce que vous me disiez, parce que je suis un peu largué.
Jacques Nevers : Avant de demander la main d'une femme, on demande l'accord à son père.
Marquand : Quoi ? Demander la main d'Alice ? Mais...
Jacques Nevers : Quand vous m'avez parlé au Palais la dernière fois, j'ai bien compris que vous l'aimiez et que vous vouliez quelque chose en plus. Vous connaissez son histoire. Elle a perdu sa mère à dix ans, son père biologique le même jour... Elle a besoin d'énormément d'amour et Paul à lui tout seul ne peut pas lui en apporter autant, et puis, c'est différent, c'est son fils.
Marquand : Je vois... Bon, je sais ce qu'Alice traverse mais...justement, ce ne serait pas mieux de la laisser respirer un peu ? Et puis je vous rappelle qu'il faut qu'elle dise oui... Et moi dans tout ça ? Je ne sais pas ce que vous avez compris de ce que je vous ai dit au Palais mais ce n'était pas du tout là où je voulais en venir !
Jacques Nevers : Je n'ai pas écouté votre voix, j'ai écouté votre c½ur. Et si elle a dit oui à Mathieu, elle vous dira cent fois oui à vous, Marquand. Je vois que vous êtes un peu chamboulé, je vous laisse réfléchir. Vous pouvez m'appeler si vous en ressentez le besoin. Ah, une dernière chose... Je sais que vous vous dites tout, mais le mieux serait de ne pas en parler à Alice. Au revoir, Marquand.
Marquand : Au revoir Monsieur Nevers.
[FIN]
Alice arrive à la brigade, elle se plonge vite dans les affaires ; le temps presse et il faut caler la date de l'enterrement pour apaiser les souffrances de la famille Diacouné.
Elle interpelle un policier et lui demande où en sont les choses, avant de lui demander qui est en charge de l'affaire quand le commandant est absent.
Policier : On a confié l'Affaire à Léa. Elle est compétente et nous on est sur autre chose.
Alice : Pardon ? Sur autre chose ? Ça vous ferait plaisir si vous mourriez et que vos collègues s'occupaient d'une autre affaire que la vôtre ?
Policier : Non, madame le juge mais...
Alice : Alors au boulot !
La juge s'enfonce dans ce couloir pour rejoindre le bureau de Marquand. Une fois arrivée, elle s'installe sur sa chaise et la fait tourner. Elle réfléchit.
Marquand : Dans d'autres circonstances je vous aurait trouvée gonflée de prendre ainsi ma place.
Alice : Quelle mouche vous a piqué Marquand ?
Marquand : La mouche Nevers.
Une jeune femme débarque à vive allure. Elle a des nouvelles à apporter et pas le temps de cogiter.
Léa : Bonjour, on a le portrait robot : apparemment Elie l'a bien identifié, on a retrouvé un homme dont l'apparence colle avec l'homme qu'elle nous a décrit. On l'a convoqué ici mais ça fait deux heures qu'on l'attend, et toujours pas de réponse. Va falloir aller le chercher.
Ils sont mal à l'aise, Alice la première.
Marquand : On y va. Madame le juge vous restez ici, c'est un homme dangereux.
Marquand se rappelle que Noah avait dit la même chose à Elie avant qu'il ne se fasse tuer par cet impitoyable démon.
Léa part chercher son gilet pare-balle et ses armes, Alice en profite pour déposer un bisou sur les lèvres du valeureux commandant, elle l'étreint contre elle.
Alice : Faites attention.
Marquand sourit et s'en va. Son téléphone sonne, elle se rend sur les marches du Palais et décroche.
Elle interpelle un policier et lui demande où en sont les choses, avant de lui demander qui est en charge de l'affaire quand le commandant est absent.
Policier : On a confié l'Affaire à Léa. Elle est compétente et nous on est sur autre chose.
Alice : Pardon ? Sur autre chose ? Ça vous ferait plaisir si vous mourriez et que vos collègues s'occupaient d'une autre affaire que la vôtre ?
Policier : Non, madame le juge mais...
Alice : Alors au boulot !
La juge s'enfonce dans ce couloir pour rejoindre le bureau de Marquand. Une fois arrivée, elle s'installe sur sa chaise et la fait tourner. Elle réfléchit.
Marquand : Dans d'autres circonstances je vous aurait trouvée gonflée de prendre ainsi ma place.
Alice : Quelle mouche vous a piqué Marquand ?
Marquand : La mouche Nevers.
Une jeune femme débarque à vive allure. Elle a des nouvelles à apporter et pas le temps de cogiter.
Léa : Bonjour, on a le portrait robot : apparemment Elie l'a bien identifié, on a retrouvé un homme dont l'apparence colle avec l'homme qu'elle nous a décrit. On l'a convoqué ici mais ça fait deux heures qu'on l'attend, et toujours pas de réponse. Va falloir aller le chercher.
Ils sont mal à l'aise, Alice la première.
Marquand : On y va. Madame le juge vous restez ici, c'est un homme dangereux.
Marquand se rappelle que Noah avait dit la même chose à Elie avant qu'il ne se fasse tuer par cet impitoyable démon.
Léa part chercher son gilet pare-balle et ses armes, Alice en profite pour déposer un bisou sur les lèvres du valeureux commandant, elle l'étreint contre elle.
Alice : Faites attention.
Marquand sourit et s'en va. Son téléphone sonne, elle se rend sur les marches du Palais et décroche.
Alice : Oui ?
Cindy : Si tu savais combien je préfère ta voix en direct à celle de ton répondeur !
Alice : Excuse-moi, mais c'est compliqué en ce moment...
Cindy : Je comprends tout à fait Alice, tu es juge et je suis d'ailleurs très fière de toi, mais il s'agit de ton fils et c'est un peu plus important.
Alice : Il se passe quelque chose de grave ?
Cindy : Non, ne t'affole pas ma belle. Je voulais juste te rappeler que c'est aujourd'hui que Paul rentre. Il sera à la Gare vers seize heure trente.
Alice : Ah, merci Cindy, ça m'est complètement sorti de la tête...
Cindy : Tu peux le recevoir ?
Alice : Oui bien sûr, pourquoi ?
Cindy : Parce que tu m'avais laissée entendre qu'en ce moment...
Alice : Non, non ça va mieux. Mais je vais quand-même appeler mon père pour qu'il garde Paul demain soir.
Cindy : Tu lui manques Alice. Alors fais comme tu veux, mais passe le plus de temps avec lui. C'est aussi ça qui t'aidera à remonter la pente. Quand tu étais avec ton Mathieu et qu'il te laissait pour aller trafiquer je ne sais quoi, ça ne te faisait pas du bien de retrouver ta petite tête bouclée chaque soir ?
Alice : Si... tu as raison. Merci Cindy.
Cindy : Au revoir Alice.
Alice : Au revoir.
[FIN]
Alice se rend dans son bureau pour y trouver le soutient du frère qu'elle n'a jamais eu. Elle y retrouve Victor, fidèle au poste. Ils se font la bise puis retournent à leurs bureaux respectifs.
Victor : Ah, vous me manquez en ce moment.
Alice : Je serai là plus tôt, demain.
Victor : Demain ce sera moi qui ne serai pas là !
Alice : Pourquoi ça Victor ?
Victor : Mais parce que demain je vois mon cousin. Il a été opéré du genoux et ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vus.
Alice : D'accord, je comprends. J'ai un appel à passer, excusez-moi.
Victor : Non, ça ne me dérange pas. Et puis vous me tenez deux fois plus compagnie.
Elle lui adresse un sourire avant de commencer sa communication.
[Conversation téléphonique]
Alice : Allô papa ?
Jacques Nevers : J'en étais sûr ! Il ne peut pas tenir sa langue.
Alice : Papa ?
Jacques Nevers : Que ce soit clair, l'idée ne vient pas que de moi.
Alice : Quoi ? Mais quelle idée, de quoi tu parles ?
Jacques Nevers : Ah il ne t'a rien dit... Pourquoi est-ce que tu m'appelles ?
Alice : Pour savoir si tu peux garder Paul demain soir. Ça lui ferait plaisir et puis ça m'aiderait beaucoup. Mais tu as l'air tourmenté, tu te sentiras capable de t'en occuper ?
Jacques Nevers : Oui, oui bien sûr ma fille, voyons ! C'est noté. Demain soir à quelle heure ?
Alice : Vers dix-sept heures.
Jacques Nevers : Très bien. Alors à demain.
Alice : À demain...
[FIN]
Elle raccroche.
Alice : Victor, si vous saviez quelque chose vous me le diriez ?
Victor : Bien sûr, mais à propos de quoi ?
Alice : J'ai l'impression que mon père manigance quelque chose avec Marquand... Et la dernière fois qu'il y a eu des manigances entre vous, Lemmonier en faisait partie !
Victor : Oh je me souviens ! Il me l'avait racontée celle-là. Ça avait marché il me semble.
Alice : L'histoire du coup-monté ? Plutôt bien, oui...
Victor : J'ai remarqué que ses lunettes étaient cassées et il était tout mouillé, sans doutes les jeux avec le petit Paul... Je l'ai forcé à me raconter ce qui s'était passé.
Alice : Cette fois-ci, je peux vous faire confiance ? Aucun Lemonnier dans les parages ?
Victor : Pas un seul !
La charmante Alice sort de son bureau le sourire aux lèvres. Elle va se chercher un café et monte dans sa voiture. Elle se rend dans un endroit où elle n'a pas mis les pieds depuis une éternité. L'envie lui prend soudainement.
Marquand : Allô ? C'est pas trop le moment alors j'espère que c'est important.
Cindy : Pardon de vous déranger mais vous êtes le seul numéro qu'il m'ait été donné après celui d'Alice.
Marquand : Qui c'est ?
Cindy : Cindy.
Marquand : Ah oui, la mère de Gabrielle, quatre ans et demi, elle-même amie du petit Paul, cinq ans, fils de la juge Nevers.
En écoutant parler le commandant, ses collègues se moquent de lui, et Marquand les fait taire, se trouvant lui-même ridicule.
Cindy : Vous êtes bien renseigné ! Alice ne répond pas à mes appels et on l'attend à la Gare. Je suis avec les enfants et c'est un peu compliqué à gérer alors si vous pouviez...
Marquand : Bougez pas, je suis là dans dix minutes !
[FIN]
Il raccroche et prévient Léa qu'elle doit finir le travail seule. Celle-ci maîtrise très bien l'assassin de Noah, qui est armé jusqu'aux dents. Dans sa voiture, Marquand ne cesse d'appeler Alice, sans laisser de message. Où est-elle ? Lui est-il arrivé quelque chose ? Est-elle triste que Marquand ne lui ait pas avoué cette demande en mariage ? Tout lui passe par la tête, puis il arrive à la Gare. Les retrouvailles sont émouvantes, Cindy rencontre Marquand, ils discutent un peu et Paul est aux anges. Marquand dépose Paul à Victor, et le petit a un succès fou au Palais. Mais tout le monde vient à se demander où est Alice. Marquand affirme à Victor qu'il s'en charge, qu'il va la retrouver. En voyant passer un corbillard, il pense à l'endroit où pourrait se trouver Alice.
Marquand : Alice, tu nous a fait une de ces peurs...
Alice : J'avais besoin de venir. Il fallait que je trouve le temps... Avant l'enterrement de Noah...
Marquand : Tu ne peux pas rester ici. Tu te fais du mal... Ça doit faire deux bonnes heures que t'es là. Paul est au Palais avec Victor. Il t'attend.
Alice se tourne vers Marquand, et ce décor grisâtre rend la scène encore plus triste.
Alice : Paul est arrivé ?
Marquand : Oui, Alice. Viens. On reviendra quand tu voudras.
Il la serre conte lui de toutes ses forces et, voyant qu'elle tremble, dispose sa propre veste sur les épaules d'Alice. Il envoie un message à Victor :
"Elle était allée se recueillir sur la tombe de son père. On arrive"
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